CR CCC

Flo

25-09-2006 à 22:47:29
Depuis l'UTMB de 2005, Luc et les enfants voulaient que je m'inscrive sur une "course longue". A l'annonce de la création du CCC ,mes 3 hommes puis Chantal me poussent à oser m'inscrire.
Pendant plusieurs mois je ne vais penser qu'à ça. Quand pouvoir courir, quelle distance faire....c'est qu'on ne travaille pas tous 20h par semaine !
Bref, je suis plus ou moins les conseils de mon cher et tendre pour me préparer.
Enfin le jour J arrive. Ouf, l'angoisse va prendre fin.
Au départ, je reste avec Chantal, on tente de suivre les conseils de Luc en restant dans la première moitié jusqu'à l'étranglement pour le sentier de Bertone, ensuite on se sépare car elle monte plus vite que moi, mais au refuge nous n'avons que 5min d'écart.
Jusqu'à Bonatti c'est super agéable, beau sentier en balcon vue magnifique sur le massif du MB recouvert de neige fraiche, je ne vois pas le temps passer.
A Bonatti, on m'annonce 34éme féminine,( euh trés bien mais sur combien?)
Arnuva, j'entends un concurrent qui abandonne, moi je prends ma première soupe bien salée.
Montée du grand Ferret, il faut gérer mais on voit le col et je me rends compte que le dénivelé n'est pas si terrible quand on est encore frais. 2éme appel de Luc dans la montée "où es-tu?......tu as déjà passé les ruines! tu vas trop vite!" mince il a peut-être raison mais je me sens bien et je monte en "aisance respiratoire" donc que faut-il faire?
Le doute sur mon rythme s'installe, dans la longue descente suisse je me questionne sans cesse, courir, marcher, que font les autres...?
Puis Champex, chouette la moitié ! Pendant que je mange ma soupe je discute avec une femme qui abandonne pour gastro ,d'autres semblent attendre aussi un rapatriement.
Je repars, je me croyais bien mais là je me mets à claquer des dents et à trembler pendant 10min, (un concurrent me demande si ça va), un instant d'hésitation abandon ou pas ? Et puis je me
décide, je n'arrêterai pas avant d'avoir passé Bovine et comme je ne veux pas rester plantée à 2000m, ce sera donc arrêt à Trient. Je continue donc, la montée se fera avec une herboriste très intéressante mais je vais souffrir avec les enjambées qu'il faut faire, au ravitaillement il fait trés froid mais je ne ferai pas la même erreur qu'à Champex, je bois vite ma soupe et repars.
Cette fois, je pense au rapatriement, il ne devrais pas avoir lieu avant 4H30 (barrière horaire) donc inutile de se presser j'ai + de 4h pour descendre.
A Trient, je m'arrête donc comme je l'avais décidé, je suis tout de même très contente d'avoir parcouru 60km sans souffrance particulière.
En attendant le rapatriement, je profite même d'un massage car il y avait des kinés "au chômage"!
Retour à Chamonix en bus, là je prends vraiment conscience de l'abandon, j'en vois qui continuent et avec lesquels j'ai fait un bout de chemin...des regrets ? Peut-être mais si la fin avait été trop dure, est-ce que mentalement je serai prête à refaire l'expérience?
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25-09-2006 à 08:15:35
Je vois que je n'étais pas le dernier...
Merci Florence
25-09-2006 à 22:47:29
Le commencement du trail, une activité sportive que je ne pensais pas pratiquer! mais au cours d'une rencontre avec Florence ( ma conscrite) nous partageons ensemble à ce moment, simplement "le footing": c''est à dire 1h voir 2h de course à pièd, toujours dans le plaisir de discuter et de partager des moments pour nous en toute libertè.
Moi, jamais, je n'ai couru plus de 2h d'affilée mais il est vrai qu'avec l'expérience de l'endurance en moyenne montagne et l'alpinisme que je pratique depuis l'àge de 25 ans, je connais ma force physique et mes limites psychologiques dans ce domaine là.

La course à pièd=le trail était donc pour moi, l'inconnue mais très vite une motivation nait, avec Florence et notre coatch Luc qui nous incite à participer à l'Ultra trail du Mont-Blanc.

Je fais donc mon premier trail début Juillet (TGV) avec 72km et 3500m de dénivellé positif:grand beau, une grande forme ce jour là et je me vois parcourir les sentiers de montagnes, avec la joie de découvrir des refuges et des paysages que je ne connaissaient pas.
Voilà ce qui m'a vraiment enthousiasmée, l'aventure et la découverte d"un massif en13h d'effort mais sans souffrir trop physiquement en respectant son corps par l'alimentation et la boisson régulière.

Me voilà donc, rassurée et prête pour fin Aout pour réaliser au
mieux l'Ultra Trail
Nous sommes partis ensemble avec Florence, de Courmayeur, le soleil était là ce qui est très important pour le moral et la suite de la course.
Puis je ne pouvais pas me calquer sur le rytme de Florence, je la regardais derrière mois et simplement du regard, je luis ai dit:"à l'arrivée et bon courage".
Alors le refuge Bertone, Bonatti, Elena, se sont enchainés, sans souci, de découverte en découverte, la face Est du Mont-Blanc s'offrait à mes yeux et me voilà au col Férret:magnifique, une larme me vient au coin de l'oeil, une pensée pour mon père et ma copine Françoise decèdés tous les deux, surgie de là haut et je leur dis" c'est pour toi papa c'est pour toi Françoise que je cours, c'est votre course".
Ensuite, c'est Super, je rencontre Ruth Maillard une Suissesse qui part dans la descente fulgurante du col Ferret à Praz de Fort, environ 20km
Tout de suite, un lien se crèe entre nous, nous nous sentons bien l'une derrière l"autre, le dextérité est la même et nous nous accordons pour les relais, car cela est primordial , car psychologiquement être toujours devant demande plus de force morale, alors que derrière on se sent "tiré" et "aspiré" (j'ai déjà eu ses sensations en course de ski de fond, ou être le "lièvre" n'est pas facile.
Avec Ruth, nous continuons et je pense néanmoins à Florence, et j'espère que tout va bien pour elle.
Par contre, j'ai eu la chance aussi d'avoir Géraldine, une grande copine de la montagne, qui m'attendais à Champex.
Et je vous avoue, que mentalement, je me disais "il faut que j'arrive jusqu'à elle" et en effet, à champex, elle est là, elle me félicite, nous prend en photo avec Ruth, je me laisse "coucounée" par Géraldine, qui me masse le haut des épaules'.
En effet, je n'avais aucune douleur aux jambes pour moi c'était le sac à dos"lègé" gardé 20h d'affilé qui me faisait souffrir.
Nous mangeons de la soupe avec Ruth, nous discutons avec Géraldine et nous partons avec nos frontales et là on sait qu'il va falloir passer la nuit dehors et "le loup est-ce que vous-y-pensez?". Avec Ruth, nous nous sommes sérrées les coudes et nous nous sommes dit que l'on continuerais ensemble.
A Champex, nous étions encore bien classées environ 7, 8ème filles des vétéranntes 1 ( à 15 jours de mes 40 ans).
La montée à Bovine a été dure, je vous l'avoue, des grands escaliers sur 700m de dénivelée et la nuit! mais celà ne m'a pas du tout dérangée. Arrivée à Bovine, zone d'alpage, il fait froid, 0° degré, la nuit est claire, la soupe est là sous une tente mais je grelotte!!! et je pense que depuis ce moment j'ai baissé en énergie etj'ai commencée à aller moins vite et d'ailleurs Ruth de même était moins bien.
Toute les deux dans le froid (j'avais mes gros gants de ski de fond) nous redescendons sur Trient.
A aucun moment j'ai eu envie de dormir, comme si le corps était stimulé et éveillé par une hormone, mes yeux allaient bien,et mes jambes aussi, mais je vous dit, moins d'énergie mais toujours l'envie et la joie d'arriver à Chamonix.
La nuit est passée très vite, avec Ruth, on parlait de notre vie, la lueur du jour est arrivée à Argentière, là il nous restait à faire le plus dur, c'est à dire le sentier balcon au dessus d'Argentière _Chamonix . Ce sentier nous l'avons trouvées interminable et je me disais "aller chanchan" c'est rien, pense à Luc qui fait le grand tour!!!!
Et à 7h30 du matin nous passons la ligne d'arrivée à Chamonix, on se fait une grosse bise avec Ruth:heureuses!!!
Bernard m'a suivi toute la nuit sur Internet, quel courage!!! et merçi à tous les spectateurs qui nous ont encouragées le long des sentiers et villages de montagnes. CHANCHAN

--Message édité par chanchan le 25-09-06 à 22:52:11--
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