LA MISSION 2009!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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16-08-2009 à 15:55:25
Après une récup loin des sentiers plein de cailloux, je me replonge dans l'aventure...
J1
Départ à l'heure prévue, attention les chronos sont déclenchés.
Mes 2 compères me donneront régulièrement des repères de temps des années précédentes.
Cette année, nous serons accompagnés pour le 1er col par le petit T1000 (futur client d'un GR express).
Cette 1ère montée se fait dans une bonne ambiance, on est bousté à bloc... Si j'avais imaginé la suite, j'aurais certainement fait demitour au col avec cédric...
Petite pause au col, on apprécie le moment et on plonge dans la forêt. 1er signe de faiblesse, de stress (partir avec les 2 cousins me fait un peu peur, ils ont l'air en super forme), je ne sais pas vraiment; je monte dans les tours , je suis rapidement essouflée, je décide de ralentir et de me caller dans un rythme régulier, mais les sensations ne sont pas top.
1er refuge, pas envie de m'arrêter, pas envie de manger, pas envie de remplir la poche... luc et nico sont sur-motivés.
Je retouve un peu de jambes dans la descente sur Carozzu, pause casse-croûte le moral semble revenir.
Mes 2 compères repartent comme des fous furieux pour une montée express, quand je passe à côté des randonneurs quelques minutes plus tard ils en parlent encore et ne veulent plus voir d'espèces de zombis en basket avec un petit sac... certains essaieront de s'accrocher au train.
Je retrouve luc et nico au départ de la variante, il me rassure, je ne suis pas trop à la bourre. Petit coup d'oeil sur Asco et c'est parti pour un bel enchaînement de crêtes.
Je me sent de moins en moins bien, j'ai l'impression de perdre toute mon énergie, j'ai aucune douleur, mais je n'avance plus très vite et le moral plonge, je me pose trop de questions. Je bascule pour rejoindre l'itinéraire normal, je veux arrêter mais comment le dire aux autres je leur fais signe mais ils sont trop loin ils galopent vers le cirque. Que faire??? Les montagnes se mettent à bouger, j'ai chaud, j'ai froid, j'ai mal à la tête....
Je continue malgrè tout d'avancer, je m'alimente, je prends un doliprane. La montée au cirque se fait en compagnie de nombreuses familles venues pique-niquer au col. J'essaye de me fixer des objectifs: je rattrape une personne puis une autre, puis encore une; pour le moral, je fais tout pour ne pas me faire dépasser.
J'arrive en haut du cirque, je décide de m'engager dans la descente en me concentrant à 100% . A la fin de la descente, j'apperçois luc et nico qui remonte vers le col perdu, ils ont du m'attendre et décider de repartir. A ce moment là, je me doute que si je décide de finir l'étape ce sera toute seule.
La montée au col perdu n'est pas désagréable, il y a du monde mais cela me permet de monter sans trop "gamberger".
La descente du col sur la bergerie se fera un petit rytme, la pose de pieds n'est pas encore trop sereine, mais j'ai l'impression de reprendre des forces.
Je me pose encore des questions, mais petit à petit je me persuade de finir à mon rythme et de prendre ma décision d'abandonner que ce soir à vergio.
Je m'arrête à la bergerie pour recharger en coca et j'apprends que nico et luc sont à environ 20mn. Je prends le temps de me restaurer et discute, ça fait du bien;
Je repars avec des idées neuves. Je vais maintenant pouvoir me concentrer sur ma fin d'étape. Je gère les arrêts pour me rafraîchir et adopte un rytmhe régulier de monter. 2 randonneurs vont m'encourager (merci à eux).
Enfin le col, je regarde derrière moi et je suis fière de m'être accrocher...
Pendant la descente, je réalise que je peux boucler l'étape dans le même temps que luc et nico de 2007. Et voilà c'est reparti, Je cours enfin avec plaisir.
Je sais que la fin est pénible mais au vue de la journée que je viens de passer, je m'en moque. De plus, je retrouve florence qui est venue à ma rencontre. Un geste qui me redonne de l'énergie, et je peux enfin parler à quelqu'un: mes doutes et tout et tout...
Cerise sur le gâteau, je réalise le temps des garçons de 2007.

16-08-2009 à 16:42:11
J2
Après une bonne récup à vergio (et un accueil amical et chaleureux), je décide de repartir, les jambes sont neuves aucune fatigue; et le moral est au max: si je n'ai pas de problème physique je pense pouvoir finir ce GR...
Départ 2h comme prévu, les garçons prennent un rythme tranquille, je peux suivre c'est génial. On passe les lacs dans le silence de la nuit, c'est magnifique. Direction Manganu, luc s'échappe; avec nico on s'arrête pour recharger en eau.
La montée à la brêche se fait avec le lever de soleil, encore un beau moment, ce début journée me fait complètement oublier mes déboires de la veille.
Je vais mieux, je relâche ma concentration et je perds le sentier dans la descente sur pietra piana, je me retrouve à faire le sanglier en tirant tout droit à vue sur le refuge.
Petite pause et pensée collective pour les pieds de dan...
C'est parti pour la variante d'autant que la bergerie de l'onda ne sert plus à manger.
Cette partie nous semble longue mais on gagnera quand même du temps. On enchaîne avec la fameuse montée des crêtes de Muratellu. Les 2 cousins gambadent devant mais j'ai le moral et mon rythme est bon.
Descente sur Vizzavona, je ne l'aime pas, j'ai gardé le souvenir de 2003 où j'avais vraiment souffert, mais heureusement dan m'avait aidé à finir.
Cette fois, ce sont les pieds qui souffrent, ça chauffe et la voute plantaire commence à montrer des faiblesses. Je me concentre pour ne pas manquer le chemin qui amène directement au col.
J'arrive fatiguée, j'ai besoin d'une bonne pause. Super surprise, florence est là avec sa bonne humeur et sa super disponibilité. La petite famille nous aide à nous refaire: coulomier pour nico, pom'pote pour luc, et panettone pour moi. Aération des pieds, changement de chaussettes et ça repars, je demande aux garçons de m'attendre pour regagner la montée au col de Palmente. Le sentier de la femme perdue porte bien son nom, et je n'ai pas envie de rallonger la journée.
Au col de palmente, mes 2 compères s'envolent je ne les reverrait qu'à verde.
Je sais que cette partie Palmente/Campanelle/verde n'est pas pour moi, il faut courir.
J'essaye de courir mais je me surprends à marcher alors je me botte les fesses et repars en courant. En débouchant sur la route au dessus de Capanelle, je me trompe et descends par la route, cela me vaudra quelques insultes quand je m'aperçois de mon erreur.
Je ne perds pas de temps à Capanelle, je remplie la poche et repars, de toute façon avec le rythme que j'ai, je peux manger en avançant.
La nuit va bientôt tomber, je n'ai pas très envie de traîner dans la forêt. Un renard est d'ailleurs surpris par ma présence à cette heure sur le GR.
Je reconnais la piste qui arrive sur verde, je n'aurais pas besoin de sortir la frontale.
Je suis tellement contente d'avoir bouclée cette journée,que j'en oublie la fatigue. Nico ne parle pas, le patron n'est pas content de mon arrivée tardive, ambiance terne, mais moi je suis sur mon nuage. J'ose même négocier avec luc, on partira 1 heure plus tard demain matin.
16-08-2009 à 17:53:50
J3
Cette étape, je l'ai faite (dans l'autre sens) l'année dernière avec le Gab, ce fut une belle journée de rando-course.
Je pars donc super motivée, les jambes sont au rendez-vous. j'aurais donc enfin le plaisir au bout de 3 jours de courir avec Mr luccio... Pasage éclair à Prati puis on s'attaque au crêtes, il fait frais et le vent me rappelle mes courses d'hiver. Nous faisons
des petites pauses casse-croûte, ce qui permet à nico de nous rejoindre. A usciolu, ça discute comme des vieux: tu te rappelles de ceci et de cela et toi quand t'as dormi en sandwich entre 2 matelas, et toi quand t'as fait la papillotte avec ta couverture de survie...
Mais il faut repartir, nico nous annonce que ça va être dur, mais nous avalons ensemble les crêtes.
Puis chacun gère à sa façon l'approche de l'incudine, luc se trempe les pieds à chaque ruisseau, nico s'économise en marchant et moi j'apprécie d'être encore avec eux sur ce 3ème jour(le 1er jour a laissé des traces dans la tête).
Luc est intouchable, il avale la montée comme si on venait de partir. Nico a l'air de piocher.
Pour ma part, ça monte bien, je me fais plaisir mes bâtons ultra-légers en carbone (fabrication maison ciferman) m'aident, je retrouvent la gestuelle du ski alpi.
Comme à chaque fois, je me ferais ma petite veriante dans l'incudine. Décidément ce GR ne permet aucun moment de d'inattantion..
Je rejoins luc au sommet, dans sa tête il semble déjà reparti .. On attendra nico, puis chacun sait qu'il finira seul avec ce qui lui reste.
Petit coup fil à Dan, pour donner des news, c'est bon de prendre contact avec la famille.
Je rejoins nico dans la descente sur Asinau, il a soif, je lui fais un petit ravitaillement et file sur le refuge. Je l'attend, il me dit qu'il va prendre une bonne pause et repartir tranquille à son rythme pour finir.
Alors je repars direction bavella. Cette partie reste toujours aussi dure, il faut pouvoir courir et résister à la chaleur étouffante de l'envers des aiguilles. Je vais avoir du mal à en sortir, je suis une sente et me voilà embarquer dans du maquis des gros blocs de granite. Mais où est donc ce P..... de chemin?
J'entends des randonneurs 50m m au dessus de moi. C'est reparti pour une partie de sanglier. J'en ai marre, je suis pressée d'arriver à Bavella. Certains randonneurs s'en apperçoivent, je ne parle plus et j'ai décidé d'avancer.
Je m'arrête dans un snack pour me restaurer, le patrone me donne des nouvelles de luc, elle avait envie de parler mais moi j'avais envie d'avancer...
Au moment de repartir, nico arrive. Je lui propose de l'attendre mais il préfère prendre le temps de se poser.
Je n'insiste pas, je ne suis pas super bien, j'ai du mal à avancer, je zizague sur la piste, j'essaye de manger. Je passe un petit coup fil à la famille.
J'attaque la montée sur prati, je suis cuite. Puis petit à petit, l'énergie revient. Je connais par coeur cette partie, Je me fixe des objectifs d'endroits inscrits dans la tête: la montée, le vallon, les dalles, la source, ... puis je reconnais la dernière montée avant le cirque final. Je retrouve un super rythme de montée, au petit col je me met à courir et je ne m'arrête plus jusqu'à la fameuse porte. Les bâtons fixés sur le sac, je cours sans aucune difficulté, les jambes sont légères, les radadas de la fin défilent.
Arrivée à la porte, j'ai du mal à réaliser les 3 jours qui viennet de se passer.
Je descends pour rejoindre la route, luc est déjà parti à la douche.
Je savoure ce moment avec dans un coin de la tête l'image de Kilian Jornet au même endroit mais après seulement 32h54...
Luc me rejoint, nous attendons nico qui arrivera juste avant la tombée de la nuit. Et là, c'est que du plaisir: bingo 3/3 100%.
Les garçons lancent même un nouveau défi sur ce GR...
Mais cette fois, il ne se mouille pas trop, et m'envoie sur une autre planète...

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