Départ donc le 20 juillet à 6 h...
Les ados sont avec nous jusqu'au premier col. Nous progressons sans accrocs, de l'eau au premier refuge... Le Carrozu atteint dans un bon état de fraîcheur puis c'est la montée sur les dalles avec l'impression de monter dans un four. Pas trop d'air, un arrêt au lac pour se mouiller la tête puis ce sont les crêtes au dessus d'Asco. Il fait toujours très sec et nous atteignons le cirque de la solitude. Après un ravito sorti du sac, nous continuons, le col perdu s'enchaîne et l'arrivée à Tighitti se fêtera avec des coca frais. L'eau pour remplir les bidons est chaude, très chaude... Même à la bergerie au dessous. Il faudra faire avec.
La dernière montée avant Vergio est passée, pas si mal en fait et il faut rejoindre Vergio où Dan, Isa et Esteban nous attendent pour le premier ravitaillement.
On arrive en 13 h 30, soit 25 min plus vite que pour le 3 jours, sans avoir pioché, en bon état. Les salades de riz préparées la veille passent super bien, je me refais une santé digestive. Nous nous habillons car l'air fraîchit et nous avons encore du chemin à faire. Isa et Dan sont aux petits soins avec nous, c'est super. Un arrêt finalement assez long ( 40 min ) mais qui permet de s'engager dans la nuit en sécurité.
Isa nous accompagne jusqu'au col saint Pierre et nous partons tous les deux sur la crête aux arbres penchés.
2 anglais perdus sans eau, carte et lampe nous demandent leur chemin, ils sont complètement perdus. Nous essayons de les mettre sur le bon chemin mais de nuit, ils ont dû mettre 1 h 30 / 2 h pour rentrer...
Pour nous, s'en suit une partie bien longue jusqu'au Manganu. De mon côté, la faim revient mais je n'ai pas envie du salé que j'emporte, je mange donc les Pom'potes.
La brèche de Capitello est dans le noir complet, pas de lune, c'est impressionnant
.
La suite est étrange, de jour, je me repère en regardant les lacs sur la gauche. Là, je ne vois rien, nous progressons pas si mal mais sans vraiment savoir où nous sommes par rapport au tracé. Surpris d'attaquer le col au dessus de Petra Piana, nous faisons un micro sommeil de 15 min dans la seule partie herbeuse de 10 m² du coin. Il fait frais, nous grelottons, il faut continuer.
Petra Piana est atteint, nous nous posons dans l'herbe et sortons nos sandwichs à l'abri du vent froid. Je ne peux presque rien avaler de salé, Nico ne mange pas trop non plus d'après ce que je vois.
Le voilà, le tournant de ce GR non-stop, il aurait fallu qu'on prévoit un ravitaillement fourni ici. Nous sommes obligés de partir, il est 2 h du matin, le refuge est fermé, il fait froid...
Nous décidons de ne pas nous engager sur la variante sur laquelle nous ne rencontrerions rien ni personne. Nous descendons à Tolla. Notre timing en prend un coup et notre assistance est injoignable.
Pour la prévenir, afin qu'elle ne s'inquiète pas, je dis à Nico que s'il veut continuer en montant à Muratella, je peux tirer tout droit et rejoindre la route pour trouver du réseau. La proposition est merdeuse, il faut qu'on reste ensemble mais à ce moment du GR, la fatigue, la faim nous tiennent.
A la passerelle, Nico prend quelques minutes de réflexion et me dit qu'il tire tout droit avec moi. Nous allons pouvoir prévenir nos familles et amis qu'il ne faut pas se déployer sur Verde et Bavella. Prévenir Pierre que ce n'est pas la peine de nous attendre à 8 h à Vizza alors que nous serions arrivés à 11 h.
Cela fait 24 h que nous sommes partis.
Bref, la décision s'est prise avec les différents facteurs qui, accumulés, font que nous ne pouvions pas sereinement continuer.
Il faut réellement des ravitaillements en quantité non négligeable sur ce GR20, tout avoir dans le sac en progressant vite est utopique ou du moins pas à ma portée.
Les derniers records le montrent bien, il faut une grosse logistique.
Bref, 15 jours après, je ne sais pas quoi penser d'une nouvelle tentative... avec Isa ? recruter sur les forums de càp des candidats potentiels ? renoncer car nos limites ont été trouvées ?
En tout cas si nouvelle tentative il y avait, ce serait avec El Nico ou rien
.
Un grand merci à nos familles, à Dan, Isa et Esteban.